Le coin à distance

 


Ma fille.

Ton expression lorsque tu m'appelles ainsi. Le frisson que cela génère en moi. Le petit sourire sur mon visage qui s'éclaire d'une lueur enfantine.

En général cette expression vient en conclusion de notre conversation. De par notre éloignement, celle-ci commence par une visio. Tu me rappelles que j'ai fauté. Qu'il faut que j'assume à présent. Je tente de gagner quelques minutes de discussion avant de rejoindre la solitude du coin mais tu m'y envoies immédiatement. Le coin est pour moi une punition sévère car je suis rejetée l'espace de quelques minutes. Alors je tente de négocier, de râler, de générer des réactions pour être sûre que tu es là, que tu ne m'abandonnes pas.

Le déculottage n'est pas systématique. Il arrive suivant la gravité de la faute mais surtout de mon attitude. Lorsque je négocie trop par exemple, tu m'ordonnes alors de baisser mon pantalon et ma culotte. C'est à ce moment là que ma voix change. Cette mise à nue m'ôte toute protection quant à l'orgueil qu'il me restait. Je baisse ma garde et je commence à quémander des aménagements d'une voix implorante. Je m'imagine ta main qui vient claquer mes fesses sans que je ne la voie tomber, saisissante. Être déculottée me calme dans mon attitude et me recentre sur ma punition.

Il arrive que tu m'imposes le coin à genoux. Dans ces moments-là, je ne moufte plus. La pression du sol sur mes genoux me rappelle douloureusement que bientôt, ce seront sur mes fesses que les claques s'abattront. Je me sens alors parfaitement contenue, au point de ne plus oser seulement parlementer.

Parfois je change un peu de position. Parfois par inconfort, parfois par ennui, ou encore par provocation. Cela déclenche souvent des remarques acerbes ou des menaces d'aggravation de la sanction. Que je recherche de temps en temps, pour faire durer les minutes que tu m'accordes. Pour me sentir davantage pardonnée aussi. Il arrive quelquefois que la faute pèse sur moi. Notamment pour des comportements toxiques que je cherche à arrêter définitivement. J'ai alors besoin de me faire punir plus sévèrement pour imprimer le message au plus profond de mon être.

Les minutes s'égrennent et tu me rappelles enfin. Je te demande si je peux me rhabiller. Il est terrible pour moi que tu refuses, prolongeant la punition pour la soirée, car je me sens alors durablement sanctionnée. Je m'en souviens à chaque minute qui passe, et mes soirées me semblent se transformer en semaines.

Le moment où j'inverse la caméra pour te revoir enfin me fait immédiatement décrocher un sourire. La punition est finie, tu ne m'isoles plus. Tu t'occupes de moi. Tu me racontes ta journée, tu prends des nouvelles de la mienne. Tu me reparles très rarement de ma bêtise. On passe à autre chose. C'est un moment de réconfort comparable au câlin après la fessée.

Le meilleur moment ? C'est lorsque j'entends ces mots sortir de ta bouche. 

- Bonne nuit ma fille...

- Bonne nuit mon daddy...

Dans ces moments là, je pourrais m'enregistrer ta voix et me la repasser comme une musique favorite, en boucle.

Ceux qui trouvent le coin à distance bien fade sont légion, et pourtant pour moi il est inquiétant, cadrant, rassurant, tendre et aimant tout à la fois. Car c'est avec toi. 

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