La première fois


 Certaines rencontres éclipsent en une seconde toutes les précédentes.

Il était bien tard lorsque je vous ai retrouvés. Devant cette brasserie bien connue des habitants de la ville rose, je vous ai vus apparaître. Comme une évidence. Je vous ai serrés dans mes bras, d'abord Daddy, puis ta compagne, que nous appellerons Rose, car elle en a la douceur et la fraîcheur, le parfum et la couleur. Nous sommes entrés dans la brasserie et nous avons fait la fermeture, une heure plus tard. Dans ma bouche la bière amère laissait un souvenir gustatif intense de cette première rencontre. Cet arrière goût de pêche sera à jamais ma madeleine de Proust.

Je n'osais pas parler, mais dans mes regards, j'essayais de transmettre toute l'intensité de mes émotions qui débordaient. Enfin, je vous rencontrais. J'échangeais quelques anecdotes avec Rose quand nous nous retrouvions seules pendant que tu partais fumer, mais la musique et le bruit ambiants m'empêchaient de me concentrer. C'est en regagnant le petit hôtel que j'avais réservé pour la nuit que je pus enfin te serrer contre moi. Tu m'as bordée tendrement et je n'ai jamais aussi bien dormi que cette nuit là malgré l'heure tardive et la promiscuité.

Le lendemain matin, sur une provocation, je goûtai pour la première fois à quelques claques, d'abord sur mon pantalon, qui fut ensuite baissé pour révéler le haut des fesses, durement claqué. Je serrai les dents, ne voulant pas dévoiler que ces premières fessées étaient déjà fortes selon mon comparateur interne. La fessée fut finie aussi vite qu'elle avait commencé et je me relevai, rougissante et provocante mais légèrement calmée.

La journée fut formidable. Nous partîmes au centre-ville et je vous fis visiter rapidement mes endroits préférés. Nous nous assîmes en terrasse pour boire un verre puis nous rentrâmes dans le restaurant pour manger. Nous dénotions clairement parmi la clientèle habituelle, moi avec mon pull et mon jean tachés et mon chien sur les genoux, et ce vieil homme bien habillé à la table à côté qui n'en finissait pas de me dévisager, comme si ma présence était un affront à sa sortie mensuelle. Mais lorsque je te regardai, cela devenait comme une évidence que nous avions notre place ici, et que ce qui se jouait était d'une importance capitale pour notre avenir. Tout se jouait ici et maintenant.

C'est lors du repas que tu me reparlas de mon blog. De ma difficulté à verbaliser à l'oral comme de ma facilité à m'exprimer à l'écrit. De l'émotion qui avait été la tienne lorsque tu m'avais lue.

- Tu ne te rends pas compte de ce qu'il se passe ? me demandas-tu ? Tu es en train de devenir vraiment ma fille !

Le ton que tu as employé ne laissait place à aucun doute. Tu pensais ce que tu disais. J'avais trouvé un daddy. J'avais trouvé mon daddy.

- Et je ne te lâcherai pas, moi.

Tu le pensais. Moi aussi.

Tu m'as ensuite parlé des implications de cet engagement à double sens que nous venions de sceller autour d'un excellent repas accompagné d'un vin rouge de qualité. Plus tu parlais, plus je sentais le vin m'entraîner vers le sol, m'ancrer dans la réalité de l'instant. Je le vivais, oui, enfin. J'avais trouvé mon daddy.

Le reste de l'après-midi se passa comme dans un rêve. Tu nous fis des cadeaux. Je choisis des peluches car elles ont été mes objets d'enfance préférés, et qu'elles ont gardé pour moi une valeur émotionnelle particulière. Les peluches me rapprochent d'une personne en son absence comme si elles me serraient contre elles.

Nous partîmes ensuite pour l'appart hôtel que j'avais réservé pour la nuit suivante. Nous déballames nos cadeaux et nous fîmes un câlin à trois sur le lit. Je serrais entre mes doigts les doigts de Rose tandis que Daddy nous câlinait toutes deux. Je lui affirmais à quel point je souhaitais que cela se passe bien avec elle, et qu'il fallait qu'elle m'exprime tout ce qui pourrait la gêner dans notre relation naissante.

- Il est temps de passer aux choses sérieuses.

C'est ainsi que tu me demandas d'aller chercher mon cahier de punitions. J'attendais ce moment comme je le redoutais. Tu l'épluchais alors que j'attendais impatiemment assise à côté de toi, à l'autre bout du lit, les genoux écartés, ma main passant nerveusement dans mes cheveux. Tu décidas d'annuler certaines punitions, provenant de mon précédent daddy, me laissant le bénéfice du doute, mais scellant surtout le fait que désormais, c'était Toi. 

Tu me fis retirer mon pantalon et ma culotte. Tu me mis au coin, à genoux. Tu remarquas que je ne râlais pas autant qu'en visio. Je tentais et tu vins te mettre à côté de moi.

- Essaie seulement pour voir.

Je demeurai silencieuse, dans mes petits souliers.

- On s'est bien compris.

Un point de plus pour ta crédibilité.

Tu m'annonças alors la première fessée, pour des achats non autorisés.

Tu m'allongeas sur tes genoux et tu claquas avec une grande force mes fesses ainsi exposées. Je me tortillai immédiatement, à bout de souffle. La fessée s'arrêta aussi vite qu'elle avait commencé. Tu me mis au coin et m'annonçait la deuxième fessée, de nouveau en travers de tes genoux.

Entre deux fessées, tu m'ouvris tes bras et je me blottis contre toi. 

- Tu vois, je ne suis pas en colère contre toi. Juste contre tes actes. 

Je hochai la tête, émue. J'avais toujours très peur que l'on soit fâché à mon égard et certains en avaient usé par le passé contre moi, me blessant considérablement. 

C'est à la troisième que les choses se corsèrent. Cette fois-ci, je n'étais pas en travers de tes genoux mais penchée au-dessus du lit. Ma faute était plus sérieuse, nous parlions de ma santé et d'oubli de médicaments essentiels. Tu sortis le martinet. 10 coups. Je les encaissais bien. Tu me remis au coin. Tu m'annonças que la dernière serait bien plus dure, que je souffrirais bien plus. J'avais pris des médicaments, conjointement d'avec des antibiotiques. Nous n'étions pas d'accord sur la gravité de cet acte et je m'attendais à te tenir tête comme j'avais pu le faire avec d'autres personnes avant toi. 

J'appréhendais car tu tapais très fort et j'avais perdu l'habitude. Je repris la position au-dessus du lit. Cette fois les claques s'abattirent de préférence sur mes cuisses. Puis tu pris le petit paddle en bois et tu me claquais de nouveau les cuisses. Les larmes jaillirent tandis que je te suppliais d'arrêter. Je n'avais plus envie de parlementer, juste que cela s'arrête. Je promis de ne pas recommencer.

Tu me caressas le dos pour m'apaiser et tu t'allongeas même à mes côtés, me permettant de me blottir contre toi. Tu m'expliquas que c'était à présent terminé, qu'on avait purgé mon cahier de punitions, et que j'étais pardonnée. 

- Passe moi l'arnica s'il te plaît. Je ne peux pas la laisser comme ça. 

Je me suis doutée à ce moment là que la correction, bien que courte, avait été plus intense que ce que je croyais. La crème pénétra sous tes doigts apaisants et je te remerciais d'avoir pris ainsi soin de moi. Tu fis une photo... Et je compris que j'allais garder les traces de ton passage pendant quelques temps.

Tu me rappelas que j'aurai une dernière fessée le soir, avant de me coucher, pour toutes les insolences et tirages de langue dont je t'avais affligé.

- A suivre -

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